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Les participants se sont rassemblés à Camembert, typique village normand, à la « Maison du Camembert » où un petit déjeuner a été servi. Différentes visites ont été effectuées au cours de la journée et nous en donnons ci-après un résumé.

Mémorial de Montmorel

Ce mémorial est consacré à la dernière bataille de Normandie en 1944. Il est situé sur un promontoire, lequel domine une plaine, aujourd’hui verdoyante et paisible, mais où s’est déroulée, au moment de la Libération, une bataille acharnée, événement connu actuellement sous le nom de bataille de la « poche de Falaise ».

Une maquette de la région, sur laquelle s’allumaient et s’éteignaient de petites lumières, a permis au groupe de suivre le mouvement des différentes armées, sur la période s’étendant du 6 au 21 août 1944. Puis, face au paysage, il a eu des éclaircissements complémentaires sur le déroulement des combats, lesquels ont été absolument terribles.

Côte Alliés, il y avait des troupes américaines, canadiennes, britanniques, polonaises et, bien évidemment des forces françaises libres. On peut d’ailleurs se demander si ce regroupement quelque peu disparate de militaires parlant des langues différentes, ayant des habitudes de vie et des modes de pensée différents, n’a pas abouti à un certain cafouillage.

La manœuvre consistait à encercler puis à maîtriser deux corps d’armée allemands. Ces troupes ont fait preuve d’une résistance héroïque et les soldats qui ont pu échapper à cet enfer ont dû passer par ce que l’on a appelé le « couloir de la mort ». De part et d’autre, les pertes en vies humaines ont été considérables, si bien que ces combats ont pu être qualifiés de « Stalingrad en Normandie ».

Le Prieuré Saint-Michel

Total changement d’époque, la visite suivante ayant pour but le prieuré Saint-Michel à Crouttes. Il s’agit d’une création bénédictine dépendant de l’abbaye de Jumièges. Ce prieuré a été fondé au 10ème siècle et les divers bâtiments que l’on peut voir encore aujourd’hui remontent pour la plupart aux 13ème et 14ème siècles (certains sont classés monuments historiques). L’ensemble, d’un style normand très pur, comprend encore l’essentiel de ce qui était nécessaire à la vie religieuse (chapelle) et agricole des moines (boulangerie, laiterie, granges, etc…)

La restauration de l’ensemble a été réalisée, dans un goût parfait, par un artiste peintre qui y a habité avec sa famille pendant plusieurs années. Un couple a repris la gestion du domaine et essaie de le rentabiliser (visites, chambres d’hôte, salon de thé, manifestations culturelles diverses).

Le groupe AARB a déjeuné dans une salle décorée de divers objets d’origine normande (vaisselle ou instruments agricoles) et a surtout admiré un authentique pressoir pour le cidre dans un état de conservation étonnant.

Au début de l’après-midi, s’est effectuée la visite de la grange aux dîmes, énorme bâtiment du 13ème siècle, dont la charpente est une véritable œuvre d’art. Dans cette grange, on stockait la dîme (l’impôt) dû par les paysans aux instances religieuses. Les espèces monétaires étant rares à l’époque, le paiement s’effectuait sous forme de produits agricoles et plus particulièrement de céréales. Le guide a fourni des explications concernant la façon dont on entreposait ces denrées et sur la circulation, à l’intérieur du bâtiment, des charrettes qui livraient le grain. La visite s’est poursuivie par un promenade dans un magnifique jardin où l’on trouve à la fois une roseraie, des haies de charmille et un coin pour les herbes médicinales. Il existe également un verger ainsi que des mares où se mêlent vie animale et flore aquatique.

Domaine de la Galotière

Le groupe AARB a été reçu par un agriculteur qui produit du cidre de la vallée d’Auge. Il s’agit d’une ferme polyvalente exploitée par plusieurs générations. Après présentation de son troupeau, l’exploitant a fait visiter les installations qui lui permettent d’élaborer le cidre dans de parfaites conditions d’hygiène et de qualité. Le tout a, bien sûr, été suivi d’une dégustation. Ferme de la société « Président »

Il s’agit d’un centre de démonstration qui retrace les diverses étapes de la fabrication du camembert. Selon la tradition, au moment de la Révolution (1791), un prêtre originaire de la Brie se serait réfugié chez une fermière du village de Camembert, Marie Harel ; celle-ci, suivant les conseils du prêtre, créa un fromage avec une croûte affinée plusieurs fois. Ses enfants et petits enfants en poursuivirent la fabrication.

Vers 1850, l’inauguration de la ligne de chemin de fer Paris-Lisieux-Caen permit un accroissement notable de la production, les fromages pouvant, en quelques heures, être transportés aux halles de Paris. Puis, en 1890, l’ingénieur Ridel inventa la boite en bois qui permit à ce produit d’être acheminé sans dommage sur de longues distances. Cela a entraîné l’extraordinaire développement que l’on connaît, le camembert envahissant toutes les tables françaises et devenant ainsi un mythe national.

Le centre de démonstration de la société « Président » est destiné à convaincre le public que, bien qu’industrielle, l’entreprise emploie les méthodes artisanales d’élaboration du fromage fermier. Il s’agit aussi d’une sorte de musée où l’on peut voir tous les instruments utilisés traditionnellement pour l’élaboration du fromage ainsi que diverses collections telle celle des diverses étiquettes ayant, au cours des temps, figuré sur les couvercles des boites de camembert.

Puis le groupe a traversé la rue pour revenir à la « maison du camembert » où a été servi le pot de l’amitié.