C’est la promenade de long en large que l’on fait le soir, sur le port ou sur la place du village (d’où l’origine du mot « péripatéticienne »).

Dans tous les pays méditerranéens, existe la coutume de la promenade vespérale (voir les ramblas de Barcelone) mais, en Grèce, il s’agit d’un sport national et le péripato s’est transformé en véritable spectacle : il suffit, pour s’en convaincre, de contempler les sièges des terrasses de café : ils ne se font pas face pour faciliter la conversation mais sont résolument tournés vers la promenade.

En gros, les choses se passent de la façon suivante :

Des gens sont assis à la terrasse des cafés, des pâtisseries ou des restaurants et regardent passer la foule. Puis ils se lèvent et se promènent à leur tour de long en large, passant et repassant 10 ou 20 fois devant les clients des cafés, etc.. c’est-à-dire ceux qui défilaient tout à l’heure et qui sont maintenant assis. Des groupes de garçons passent et repassent, lorgnant les filles. Celles-ci effectuent le trajet en sens inverse, en groupe ou avec leur famille, faisant admirer leurs jolies robes.

A noter que, pour être élégants lors du péripato, les gens font une grande toilette le soir avant de sortir. C’est en particulier l’heure à laquelle les hommes se rasent. Compte tenu de ce décalage, lorsqu’on les rencontre à deux heures de l’après-midi, on a l’impression, vu l’état de leur barbe, qu’ils viennent de se lever.

A Athènes, on se promène beaucoup le soir mais il n’y a pas de péripato à proprement parler : pour que celui-ci présente un intérêt, il faut que les gens se connaissent et puissent, en se rencontrant, échanger des salutations et des nouvelles. Le terrain d’élection du péripato est donc le village ou la petite ville.

Lorsque l’on vient pour la première fois dans ce pays, on est très désorienté par cette coutume locale et l’on trouve les soirées bien vides. Très rapidement, toutefois, on entre dans le jeu et l’on passe des soirées délicieuses à contempler la foule qui, elle-même, vous contemple.