Si vous voulez vraiment connaître la Grèce, il faut aller dans les régions reculées contempler les merveilleux paysages de champs d’oliviers, de vignes, de tabac, etc., s’arrêter dans de petits villages haut perchés, aux rues étroites et mal pavées, ou bien dans des ports minuscules dont les maisons sont toutes blanches.

Et puis, il faut faire connaissance avec les habitants. Pour cela, il suffit de s’asseoir à une table de café, sous le platane au milieu de la place du village. Inutile d’essayer d’engager la conversation, il y aura forcément quelqu’un qui viendra vous parler et vous demandera votre identité, votre pays d’origine, votre profession, votre âge, votre situation de famille.

Il faut absolument répondre car c’est seulement lorsque cette formalité aura été accomplie que vous serez adopté par le village.

Si vous avez lu récemment l’Iliade et l’Odyssée, vous vous apercevrez que rien n’a changé depuis l’antiquité : quand Ulysse arrivait quelque part, on lui demandait « noble étranger, qui es-tu, où vas-tu, etc. » et quand il avait répondu on le faisait entrer dans le palais ; alors des servantes venaient pour le baigner (coutume malheureusement disparue) puis on l’invitait à se placer sur des lits couverts de peaux de bête et à partager un festin (ceci est encore valable).

Quand vous avez ainsi visité plusieurs villages ou bien passé quelques jours dans le même, vous découvrez pourquoi, en Grèce, la qualité de la vie est meilleure qu’ailleurs. Le pays est pauvre mais les habitants disposent d’un luxe incomparable : ils ont du temps pour se consacrer aux valeurs essentielles, la famille, l’amitié, l’amour.