Cette énorme bâche protège le chantier de reconstruction d’un navire mythique, celui sur lequel La Fayette a effectué son second voyage vers l’Amérique
On sait que La Fayette s’est porté volontaire pour combattre au côté des « insurgés » qui voulaient obtenir leur indépendance de la Grande-Bretagne, puissance coloniale
Afin d’informer Washington de l’aide militaire et financière accordée par le roi Louis XVI, La Fayette s’est embarqué secrètement sur la frégate « Hermione » dont voici la maquette
Des personnes, passionnées de patrimoine naval, ont lancé le projet de reconstruire ce navire, projet qui a été soutenu de divers côtés et en particulier par la municipalité
Le chantier a démarré en 1997 et devrait être terminé en 2007, soit 10 années. Ce sont, en effet, quelque 400.000 pièces en bois qui doivent être assemblées
La construction du bateau initial a demandé beaucoup moins de temps : 11 mois. Mais alors ce sont des centaines d’artisans ainsi que de prisonniers qui ont travaillé sur le chantier
Il est difficile de trouver des menuisiers formés aux méthodes anciennes. Il faut aussi financer le projet grâce notamment aux droits d’entrée versés par les touristes visitant le chantier
Il y a eu par ailleurs des difficultés pour trouver le bois nécessaire : bien des pièces doivent être fabriquées à partir de bois recourbés provenant de chênes centenaires
Il est encore plus difficile de trouver les pièces en V pour les varangues qui dessinent le fond de la coque
Le squelette du navire est maintenant formé. On est en train de poser le bordage, sorte de peau extérieure qui s’apparente à une grosse ceinture
On posera ensuite une peau intérieure, le vaigrage et, entre les deux séries de planches, on bourrera avec un mélange d’étoupe, de filasse de chanvre et de goudron, c’est le calfatage
Les architectes navals rencontrent une difficulté : comment introduire dans le bateau des commodités indispensables à l’homme moderne, par exemple des toilettes
Il faudra aussi équiper le bateau de tous les instruments de navigation moderne et peut-être même d’un moteur (indispensable, selon la législation, pour manœuvrer dans un port)
Le navire comprendra 4 ponts : en haut, à l’air libre, le pont des gaillards destiné à la manœuvre des voiles ; en dessous, l’étage noble avec ses canons ; l’entrepont où l’équipage dort dans des hamacs ; la cale où sont stockées les munitions et les provisions
La frégate se rendra dans différents ports pour des animations. Un voyage aux Etats-Unis est envisagé. Ultérieurement, elle constituera l’un des éléments du musée naval de Rochefort