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Le village comprend 88 habitants, sur une superficie de 6,1 km2 et à une altitude de 243 m.

Extraits du livre « Courcelles-lès-Montbard – Fragments d’histoire d’un village de l’Auxois » par François Raymond

Le nom du village

Courcelles est cité dès 1055  dans la chronique de Bèze (Corcellis)

Dans les titres de l’abbaye de Fontenay, il est fait mention de Curcellas (au 12ème siècle), Curcellis en 1150-1162

Le seigneur de « Curcellis » aurait cédé à Dieu et à l’église de Fontenay des herbages de Courcelles, Benoisey et Grignon (1202).

Puis l’on trouve les appellations Corceles (1259), Corcelles (fin du 13ème siècle), Ecclesia de Courcelles (14ème siècle).

C’est seulement au 14ème siècle que le nom du village s’adjoint le qualificatif de « sous Grignon » qu’il conservera jusqu’au début du 20ème siècle.

Un décret du 28 mai 1902 remplaça cette appellation par le nom actuel : Courcelles-lès-Montbard.

Courcelles est un nom de localité bien banal. D’après le Code postal, édité par La Poste, il y aurait en France 34 communes portant le nom de Courcelles  et 9 celui de Corcelles (dont 6 Courcelles ou Corcelles dans le seul département de la Côte-d’Or).

Courcelles représente la transcription du bas latin Corticella, ou son pluriel, dérivé tiré de cortis à l’aide du suffixe diminutif  - cellus , -cella. Ce nom parait avoir été au pluriel dès l’origine, dans certains cas au moins, si nous en croyons la Chronique de saint Bénigue qui note Corcellas un domaine donné à l’abbaye vers 584 par le roi Gontran. En tous cas, nous retrouvons dans des textes authentiques la graphie Curcellas en 828, Curcellas en 869, pour la même localité qui est Corcelles-lès-Monts. Ces mentions prouvent de plus l’ancienneté de ce nom. Ces formes anciennes nous montrent aussi que le type Corticellas s’est de bonne heure réduit à Corcellas.

Certains auteurs donnent très logiquement à ce diminutif pluriel, Corticella, le sens de « groupe de petites parcelles » et par extension moderne « lotissement ». Traduction intéressante qui pourrait indiquer que Courcelles est un village « neuf », créé de toutes pièces par le seigneur du lieu, désireux d’attirer des habitants sur son domaine, afin d’en assurer la mise en valeur et au besoin la défense.

Le découpage des terrains, au pied de la maison forte, semble confirmer cette proposition. Les parcelles d’origine, ayant toutes façades sur la rue et le ruisseau, auraient été rescindées par la suite, au gré des partages familiaux, avec création d’impasses ayant le statut de cours communes.

Le château et les seigneurs de Courcelles

La maison forte de Courcelles-lès-Montbard est appelée localement « le château ». Ce détournement d’appellation est bien excusable, compte tenu de l’importance de la « tour forte », haute de 24 mètres, qui domine de sa masse imposante la silhouette du village vu de la vallée (…)

A la fin du 14ème siècle, la seigneurie appartenait aux PONTAILLER, hauts dignitaires du duché. Les seigneurs de TAMAY, une famille alliée, possédaient à cette époque la deuxième maison forte, avec la tour où se déroule l’épisode de l’incarcération de Jean ALISTON à Courcelles. Par la suite, le château passe aux mains de la famille SAINT-ANTHOT.

En 1578, la terre de Rochefort est érigée en comté. Les DAMAS, une très ancienne famille, réunissent alors sous leur autorité les seigneuries de Fain et de Courcelles, en rachetant l’héritage des SAINT-ANTHOT.  Marie-Louise DAMAS, née Saint-Vendelin et veuve Louis DAMAS semble avoir joué un rôle important dans le dernier quart du 17ème siècle.

La famille des DAMAS de CORNAILLON restera propriétaire du château  de Courcelles-sous-Grignon durant plus de trois siècles, le conservant à la Révolution et même au-delà, jusqu’en 1834.

Les DU PERRON de TURPIN étaient, avec les DAMAS , coseigneurs de  Courcelles depuis  au moins le milieu du 17ème siècle. Cette famille, venue semble-t-il  de Champagne, partageait avec eux la propriété des terres de finage. Cette situation durera jusque vers 1765, date à laquelle Charles DAMAS DE CORMAILLON (inhumé en l’église de Fain-lès-Montbard) se porte acquéreur des terres des derniers héritiers de cette famille. Les DAMAS de CORMAILLON deviendront ainsi propriétaires des trois quarts de la terre de Courcelles-lès-Montbard.

Après le Révolution, la maison forte de Courcelles restera propriété de familles aristocratiques, du fait d’héritages et de ventes, et cela jusqu’à la guerre de 1939 :

  • Jusqu’en 1837, Charlotte Christine de DAMAS, propriétaire résidant à Chatillon
  • De 1837 à 1854, madame la marquise de LOMENIE
  • De 1854 à 1896, monsieur le marquis de VIBRAYE à Cheverny (Loir-et-Cher)
  • De 1896 à 1938, monsieur le comte de MALEYSSIE, à Fain-lès-Montbard
  • En 1938, M. le Baron de NITTE à Alet par La-Celle-Saint-Avant (Indre-et-Loire).

Aujourd’hui, la maison forte de Courcelles-lès-Montbard attend patiemment la rencontre avec son « nouveau seigneur », mécène inspiré, créatif amoureux des vieilles pierres, prêt à restaurer cet ensemble architectural d’exception, et à lui redonner vie par une nouvelle affectation.