JTCLASSBLU 15

La commune comprend 465 habitants sur une surface de 11,86  km2, avec une altitude moyenne de 112  mètres.

Extrait de « L’histoire de Yonne jusqu’au 14 juillet 1912 – Tome II – Librairie de l’Histoire Générale Illustrée des Départements.

Le 14 janvier 1431, sur les confins de la Normandie et de la Picardie, deux bourguignons, deux anglais et trois ou quatre autres personnes étaient arrêtées, conduits à Beauvais et emprisonnés jusqu’à 1433. Ils étaient conduits par le bailli d’Auxerre pour le duc de Bourgogne aux fins de négociations ; le nom du chef de cette ambassade se dénommait Jehan Régnier, futur seigneur de Guerchy. En prison, il eut tout le loisir de penser au pays et de composer quelques complaintes. Il avait alors la quarantaine. Ce temps durant, l’Auxerrois était mis à mal par les troupes royales.

C’est par le Téméraire que le bailli d’Auxerre devait acquérir la seigneurie de Guerchy par des titres signée les 14 mars et 3 août 1441.

Si l’implantation humaine est très ancienne en ce lieu, c’est au V° siècle que le nom apparait à partir d’un nom germanique d’homme. Il était dans les biens légués par sait Germain d’Auxerre à la manse épiscopale. L’église du XIII° siècle a laissé quelques traces dans les murs de la nef. Mais c’est à la famille Régnier de Guerchy qu’indubitablement elle doit le plus. Les registres paroissiaux nous donnent la trame de la vie de l’édifice de 1568 à 1790 ; mais de nombreuses richesses disparurent dans la tourmente révolutionnaire, malgré l’estime générale pour le curé Galisset, par le jeu conjoint des réquisitions et des vols

C’est à Condé qu’on doit l’agrandissement et l’embellissement de l’édifice par la construction de la petite nef au nord et surtout du chœur et du sanctuaire. Le vitrail, hélas ! abimé, est du XVI° siècle.

Les seigneurs de Guerchy firent édifier la chapelle seigneuriale ; elle comportait un caveau souterrain auquel on accédait par un escalier s’enfonçant sous terre depuis le côté gauche du chœur. Les inscriptions mortuaires de la chapelle sont fort lisibles et l’on voit encore, sur le pourtour des murs, les traces de la litre qu’on y opposa lors du décès de Louis de Régnier en 1748.

Il faut remarquer, pendant à la voûte de la nef, un lustre de cuivre doré du XVI° siècle, dont l’axe central s’orne, dans la masse, d’une statuette de la Vierge de gloire. La finesse de l’œuvre, jusque dans la chevelure évoquée sous le voile qui tombe à l’arrière de la tête, de facture toute française, est digne d’un grand artiste dont on aimerait connaître le nom.