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La commune comprend 521 habitants ; sa superficie est de 25 km2 et son altitude moyenne de 200 mètres.

Histoire du village

La commune de Saint-Aubin est habitée depuis l’âge de pierre (gros nucleus trouvé) et à l’époque Gauloise. Cette dernière a façonné le nom des hameaux, des lieux.

Une motte féodale, certainement érigée au IX° siècle, a fait place à un château en pierre aux XI° - XII° siècles (d’où le Château-Neuf). Autour de l’église existent des traces d’anciennes fortifications. L’espace compris dans cette enceinte s’appelle le Fort.

Ce sont des moines cisterciens qui ont donné à la commune les formes que l’on connaît (forêts, champs, étangs) au XI° siècle.

Lieux et monuments :

Le moulin du Berceau a été racheté par la commune et des bénévoles d’une association ont reconstruit le bief puis installé une nouvelle roue. Compte tenu de son cadre rare et authentique, un documentaire sur Napoléon y a été tourné en 2005.

On trouve également des lavoirs ainsi qu’un puits-bouillant (qui n’est accessible que par des spéléologues).

L’église Saint Aubin et Saint Léonard

L’église est composée d’une nef principale avec voûte de bois en berceau du XV° siècle, d’une nef latérale voûtée d’ogive (pendentifs), d’une abside à trois pans XIII° siècle, de baies cintrées, de travées ogivales XVI° siècle et d’un clocher-porche de 1870.

L’église possède :
- Un bénitier en pierre du XIII° siècle
- Un retable de la Cène datant de la fin du XVI° siècle
- Des statues (St-Aubin, St-Léonard, St-Antoine et le Christ en croix) datant du XVII° siècle.

Elle est ornée de verrières représentant :
- St-Claude, Education de la Vierge de la moitié du XIX° siècle
- Une Annonciation dans le style du XV° siècle, offerte en 1865
- St-Charles Borromée donnant la communion aux pestiférés du Milan.

Les châteaux :
- Le château de Fourolles, constitué d’un logis et de communs, est entouré de douves et date du XVII° siècle. Il a été inscrit à l’inventaire des monuments historiques en 1989.
- Le château de Beaurin est intéressant pour son allée et sa pièce d’eau.
- Le château de Frauville est intéressent par son étang, son verger et son jardin.
- Le parc du château de Fumerault est inscrit au pré-inventaire des jardins remarquables pour sa pièce d’eau.

Extrait de « La Vallée d’Aillant – Tome  I – Monuments et témoins de la vie spirituelle par Alype – Jean Noirot – Autoédition 1973 :

Faire le voyage d’Aillant à Toucy amène, à mi-chemin du trajet, une fois gravie la « montagne blanche » à découvrir les vallons en amont du Tholon après le resserrement de sa vallée entre Chassy et St-Maurice-Thizouaille. L’église de St-Aubin-Châteauneuf y plante le décor paisible d’un village heureux, là où autrefois cette « mothe » fortifiait la frontière champenoise des infiltrations de la région bourguignonne.

De temps immémorial, ce territoire relevait du chapitre cathédral de Sens, quoique, au cours des siècles, certains fiefs se soient constitués qui donneront titres de châtelain à leurs propriétaires respectifs.

Une transaction, passée « le jeudi après l’octave de saint Nicolas » 1294, entre les deux chapitres des cathédrales de Sens et d’Auxerre au sujet des limites entre St-Aubin et St-Martin, atteste de deux occupations majeures de la localité : les forges et les vignes.

La paroisse est alors dotée d’une église accolée à la forteresse. Les soubassements de l’abside et du chœur sont du XII° siècle. Le malheur des temps et le courage des habitants n’aura de cesse de relever les ruines et d’augmenter le bâtiment sur lequel chaque siècle a laissé sa marque.

L’un des plus grands bienfaiteurs de cette église fut Jehan d’Assigny, seigneur du Berceau, et sa femme, Anne de Vicore. Outre l’adjonction de la petite nef de l’église, signée par le blason figurant à la clef de voûte pendante de la chapelle de la Vierge, c’est à leur intervention que le chapitre de Sens, le 7 avril 1575, donna aux habitants l’autorisation de fortifier à nouveau, à leurs dépens, l’ancienne mothe du château, de « réédifier murailles et tours de défense où d’ancienneté était notre vieux château audit porche de l’église ». L’église fut alors incluse dans les murs de protection et fut sauvée lors des incursions et vandalismes de la guerre religieuse. Sa surface est de 640 m2.

La disposition des lieux d’alors nous a été conservée par les plans établis au XVIII° siècle, lorsqu’il fut nécessaire de consolider la tour du clocher. Edifié à partir d’une ancienne tour de défense du château, les travaux d’aménagement de l’église l’avaient dangereusement délestée de sa capacité de soutien et de résistance.

Lors de la reprise du culte en 1804, le curé était un enfant du pays, l’abbé Ribierre, qui demeura en place jusqu’à la mort en 1834 ; l’état des lieux était lamentable.

C’est l’abbé Michel André, son successeur, qui prend en main le travail de restauration. Assez malencontreusement, il perce la tour sur la face accolée à l’église pour en faire une sacristie, ce qui provoquera un affaissement de la voûte en cet endroit dont il faudra assurer les réparations en 1838. Ayant épuisé dans le réaménagement du chœur les ressources de la paroisse, malgré ses astuces pour trouver des fonds, sur un coup de tête, il demanda son changement.

Désormais, le mécénat des familles habitant Fourolles, Beaurin, Frauville et Fumerault permettra la construction d’un clocher neuf qui sera pourvu de 3 cloches, de la sacristie nouvelle, d’un nouveau réaménagement du sanctuaire avec érection d’un autel en faïence. Nombre d’autres générosités attesteront de l’intérêt que l’on prend à cette église paroissiale.

Dans l’ancien mobilier de l’église figuraient des pièces du plus haut intérêt. En tout premier lieu, un retable de bois de chêne, sculpté en relief et polychromé représentant « la Cène ». Il semble que ce cadeau provienne de la libéralité des familles alliées aux Courtenay du château de Frauville. Lors des baptêmes entre 1604 et 1612, nombre de hauts personnages de sang royal fréquentent le château et s’inscrivent dans les registres paroissiaux au titre de parrains ou de marraines. A quel autre titre que celui de la reconnaissance l’un d’entre eux aurait-il été choisi pour titulaire d’un lieudit, aujourd’hui dénommé « rue Vendome » ? Le bas-relief à l’italienne, restauré par les soins des Beaux-Arts en 1956, orne la façade de l’autel principal depuis la mise en œuvre, selon les décrets liturgiques de Vatican II, du nouvel aménagement des sanctuaires.

C’est également sous le rectorat du curé Robert Fossey que les confréries de St-Aubin donnèrent à l’église les statues ornant le fronton de l’autel dans l’ancienne disposition du chœur : St-Aubin, St-Antoine, St-Léonard de Corbigny ; réparties sur les murs du sanctuaire et au-dessus de la porte du XVII° siècle qui donnait dans le cimetière, elles donnent aujourd’hui à l’église le témoignage d’une époque particulièrement attentionnée à l’embellissement de l’édifice. Un Christ, à l’abside, provient de cette même époque. De facture remarquable, la sérénité de son visage esquisse un sourire pour qui vient le visiter.

Le calice et sa patène d’époque Louis XIII, collectés pour la Monnaie en 1793, furent restitués à l’église de St-Aubin par l’acquéreur, Arrault, de Toucy. Une chape de velours cramoisi à chaperon de tapisserie de Beauvais et un tapis de la Savonnerie attestent de l’intérêt des châtelains pour la paroisse. Les boiseries du chœur, bien conservées, sont également de cette époque heureuse pour la paroisse.