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Les vitrines des musées sont remplies d’objets en céramique de toutes sortes au milieu desquels, au début, il est bien difficile de se repérer. D’où les quelques indications ci-dessous.

Dans l’Antiquité, ces objets avaient de multiples usages : vases servant au transport de l’eau, cratères pour mélanger les boissons et coupes pour boire, récipients pour conserver et transporter les aliments (notamment les amphores et les énormes jarres que l’on a trouvées dans les caves des palais minoéens en  Crète). Il y a également des vases servant pour les cérémonies religieuses, des fioles pour la conservation des parfums, des urnes funéraires, etc.…

Dans les fouilles mettant au jour des sites préhistoriques, on trouve déjà des vases de très belle facture mais qui ne sont pas peints à proprement parler.

Vient la période minoéenne où une civilisation très originale se développe en Crète. Les vases empruntent alors leur décor au monde végétal et animal. C’est la période que je préfère car les artistes ont une grande spontanéité et une grande richesse de coloris tandis que, plus tard, l’art des potiers obéira à des règles plus strictes. On trouve, en particulier au musée d’Hiraklion, une multitude de vases décorés de poulpes, de poissons, d’étoiles de mer, de plantes, de fleurs, etc..

Pendant la période mycénienne, c’est l’art minoéen qui se poursuit puisque les envahisseurs venus du nord se sont peu à peu civilisés au contact des peuples envahis et ont fait appel à leurs artistes pour décorer les châteaux.

Après l’invasion dorienne (9ème siècle avant J.C.), apparaît sur les poteries un décor totalement différent, dit « géométrique » : zigzags, hachures, damiers, losanges, répartis le plus souvent en bandes horizontales (on y trouve en particulier le motif que nous appelons « la grecque ».

Au 7ème siècle avant J.C., c’est la période « orientalisante », la décoration des vases comportant des sphinx, des rosaces, des lotus, des bêtes sauvages, etc.…

A la fin du 6ème siècle avant J.C., les artistes commencent à représenter des être humains. Ce sont les « vases à figures noires » où des silhouettes noires de personnages se détachent sur un fond beige ou ocre. Cet intérêt pour la personne humaine débouche bientôt sur la représentation de scènes de guerre ou de scènes mythologiques.

A partir approximativement de l’an 500 avant J.C., on inverse totalement le procédé : à la place des figures noires se détachant sur un fond clair, désormais on passe du vernis noir sur le fond du tableau et les figurines ont la couleur de l’argile sous-jacente ; on peut alors préciser le dessin par des coups de pinceaux noirs. C’est la période des poteries « à figures rouges ».

Cette technique se perfectionne peu à peu mais « qui veut faire l’ange fait la bête » et l’art des potiers se perd ensuite dans l’abondance des personnages et la futilité des scènes représentées. L’art de la céramique s’abâtardit progressivement.

A noter toutefois, pendant la période hellénistique, l’apparition de vases avec dessins en relief.