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NEUVY-SAINT-SEPULCHRE – HISTORIQUE

Le village tire son nom de son principal édifice : la basilique qu’y fit construire le seigneur de Déols à son retour de Terre Sainte, une des rares copies qui nous soient parvenues du Saint Sépulcre de Jérusalem.

Le h de Sépulchre n’est pas une erreur graphique. Il a été ajouté par les clercs médiévaux pour souligner la splendeur des lieux (l’adjectif latin pulcher signifie « beau »)

Durant la Révolution, pour suivre le décret de la Convention invitant les communes ayant des noms pouvant rappeler les souvenirs de la royauté, de la féodalité ou des superstitions à les remplacer par d’autres dénominations, la commune changea provisoirement de nom pour être dénommée Neuvy-sur-Bouzanne.

L’église Saint-Etienne

L’édifice se présente comme une rotonde couronnée à l’extérieur d’un chapeau chinois. Une nef a été accolée à celle-ci au XIII° siècle. A l’intérieur de la rotonde, la voûte est soutenue par des piliers avec des chapiteaux historiés. La rotonde n’est pas symétrique car elle n’a que onze colonnes symbolisant chacune un Apôtre (après le départ de Judas).

Une étude archéologique, réalisée pendant des travaux, a permis de préciser les étapes  de son évolution depuis sa fondation dans les années 1040. La rotonde, avec ses onze piliers centraux, a été ajoutée à l’extrémité ouest d’une église antérieure. Le mur extérieur a été achevé dans cette première phase mais la cage centrale, qui abritait l’édicule, n’a été terminée qu’au début du XII° siècle. Pendant la seconde partie du XII° siècle, l’église est profondément remaniée et sans doute raccourcie avec la création d’un chevet plat. La voûte primitive est remplacée par trois croisées d’ogive.

L’édifice sert de refuge pendant la guerre de Cent Ans, ce qui provoque certains dégâts, partiellement réparés. Malgré les ruptures évidentes dans la construction et un plan irrégulier, l’étude montre que l’édifice est le résultat de la poursuite d’un projet architectural cohérent et original, visant à évoquer l’église du Saint-Sépulcre de Jérusalem.

Vers 1840, la basilique a été restaurée par Eugène Viollet-le-Duc, qui a chargé le ferronnier  d’art Pierre Boulanger de la restauration des anciennes peintures et du heurtoir.

Dans cette église, on vénérait autrefois toutes les reliques du Précieux Sang qui sont portées en procession le lundi de Pâques. Cet édifice, actuellement placé  sous le vocable de Saint-Etienne, était autrefois  dédié à Saint-Jacques-le-Majeur. Pendant l’été, la tête d’une statue de l’apôtre (XVI° siècle) est exposée au premier étage de la rotonde.

Neuvy est une étape sur la voie allant de Vézelay à Saint-Jacques de Compostelle.

Le village

La communauté de Neuvy a traversé une grave crise démographique au début du XVIII° siècle, passant de 267 feux en 1709 à 218 en 1726. L’hiver de 1709-1710 a causé notamment de nombreuses pertes ainsi que la canicule de 1719 (qui tua beaucoup par dysenterie).

Entre le 29 janvier et le 8 février 1939, plus de 2.000 réfugiés espagnols, fuyant l’effondrement de la république espagnole devant les troupes de Franco, arrivent dans l’Indre.

Contrairement aux départements voisins qui font appel aux communes, l’Indre réussit à les regrouper dans seulement trois puis sept centres, ce qui permet un meilleur contrôle de cette population considérée comme dangereuse (notamment sur le plan sanitaire). Neuvy est l’un des centres ouverts en second.

Les réfugiés, essentiellement des femmes et des enfants, sont soumis à une quarantaine sanitaire stricte, vaccinés ; le courrier est limité ; le ravitaillement, s’il est peu varié et cuisiné à la française, est cependant assuré.

Une partie des réfugiés rentrent en Espagne, incités par le gouvernement français qui en facilite les conditions, mais une grande partie préfère rester.

La fermeture du camp, prévue pour le 10 mars 1940, est repoussée au 1er juin. L’exode de 1940 concerne aussi les réfugiés qui, une fois la campagne de France passée, reviennent. Le régime de Vichy les rassemble dans un camp de Douadic, surveillé par la police.