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La langue grecque moderne dérive directement du grec ancien, ce qui paraît merveilleux quand on songe au nombre et à la diversité des invasions subies. Pour se convaincre de cette continuité, il suffit de voir le public populaire se presser aux représentations des tragédies ou des comédies antiques et réagir au bon moment. La raison en est que, si ce sont bien les mots du grec ancien qui sont utilisés, leur prononciation est par contre résolument moderne.

La langue grecque actuelle se divise en réalité en deux langues distinctes : le Dimotiki, qui est la langue parlée, la langue de tous les jours, et le Katarevoussa, qui est la langue écrite, reposant sur la tradition érudite et utilisée par les services publics, par les universités et les collèges ainsi que par l’Eglise. A noter toutefois que l’une n’est pas plus ancienne que l’autre : ce sont deux versions autorisées du grec moderne.

Mais vous n’aurez pas à faire cet effort car partout vous trouverez des gens susceptibles de vous comprendre.

Dans les classes aisées, les vieilles personnes parlent en général un excellent français. Un jour, avec des amis, nous parcourions l’île de Naxos à pied, munis d’une carte d’état-major et nous nous sommes égarés dans la campagne. Je me suis alors approchée d’une vieille femme qui me paraissait une paysanne, pour lui demander le chemin ; elle m’a répondu dans un français impeccable et, percevant mon étonnement, m’a précisé que son mari avait été diplomate et « qu’à la cour du tzar, tout le monde parlait français ».

Les jeunes générations parlent essentiellement l’anglais – souvent avec l’accent américain. En outre, dans la mesure où beaucoup de Grecs ont travaillé à l’étranger, on en trouve qui parlent allemand, italien, etc..

Par ailleurs, nombre d’hommes ont été, sont ou seront marins. Ils pratiquent en général un sabir à base d’anglais qui leur permet de se faire comprendre dans tous les ports du monde.

Dans toutes les boutiques, les commerçants pratiquent plusieurs langues.